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Histoire d’une fausse accusation

Recentrage



Six semaines avant le procès.


Le temps vient de me recentrer et de me concentrer sur l’essentiel: ma vérité. Dénoncer comme je l’ai fait depuis des années, dénoncer la justice, ne sert plus actuellement. La machine est forte et immuable. Si j’avais fait ce dont on m’accuse, si j’étais le monstre que certains disent, je me serais arrangé pour ne laisser aucune trace. J’aurais été beaucoup plus calculateur. Là je n’ai que ma sincérité pour détordre ce qui est tordu. Et des témoins et pièces aussi, heureusement, oui, mais j’ai vu que tout peut être tordu.


Je suis si désemparé, malgré ma conscience que la relation avec l’accusatrice n’a jamais, JAMAIS été ce qu’elle décrit. Jusqu’à récemment, j’ai tenté de comprendre ce qui lui a pris: vengeance, interprétation inversée de la réalité, état mental dégradé - ce qui n’a jamais été visible du temps où nous nous connaissions.


Mais aujourd’hui je n’ai même plus envie de la comprendre, ni même de dénoncer les fautes de la justice et des professionnels impliqués. Tout cela n’a servi à rien jusqu’à présent, j’y ai mis beaucoup d’énergie sans retour, sans la moindre reconnaissance légitime à laquelle j’aspire.


J’enlève donc de ce site les dénonciations et les colères contre les professionnels fautifs. Elles m’ont servi à ne pas être totalement écrasé et détruit, à être entendu quelque part, mais maintenant cela ne sert plus à rien.


Juste rester en moi-même, me préparer à cette terrible salissure que sera le procès, à cette ignominie, à cette tempête et cette agression pénale totalement injuste.


Veut-on me condamner d’être un homme? J’ai déjà fait le procès de l’homme en moi-même - à tort, maintenant je le sais. Comme homme je n’ai pas fait qu’attendre que l’amour tombe tout seul. J’ai aussi cherché, insisté auprès de femmes. Je ne suis ni la Belle au bois dormant, ni le Prince charmant (c’est peut-être pour cela que l’accusatrice m’en veut). Mais jamais je n’ai forcé une femme, jamais. Je ne supporte pas cela, et j’ai trop besoin de l’interaction, de la balance avec l’autre. Ma dynamique amoureuse est étroitement liée à la dynamique de ma partenaire. Je ne PEUX pas fonctionner sans la réciproque. Je n’y ai aucun mérite.


J’ai vu ce que c’est d’être un homme devant cette justice, j’ai vu comment l’innocent peut être sali par principe, j’ai vu que quoi que je dise cela peut être tordu et retourné contre moi. Advienne que pourra.


Je sais où j’en suis. Cela, personne jamais ne pourra me l’enlever. C’est grâce à cela que j’ai tenu en prison, tenu pendant bientôt sept ans, et grâce aussi au soutien de quelques vrais amis, d’une psychothérapie, et de cet instinct de survie qui ne m’a pas quitté. Depuis sept ans c’est une bataille de tous les jours: tenir, faire autant que je peux, faire bonne figure, ne pas me plaindre, aller de l’avant malgré ce boulet qui me plombe. J’espère arriver au bout du cauchemar et être enfin entendu.


Aux Assises c’est quitte ou double, on verra. Je ne peux préjuger de rien. Dans ma colère légitime et mon désarroi intérieur, je n’ai pas l’arrogance de croire que tout est gagné d’avance.


J’aime la vie, j’ai toujours aimé la vie malgré les épreuves et parfois un manque de gratitude pour tout le bon que j’ai reçu.


Je veux juste retrouver cette lumière en moi, sans haine pour personne, ni pour l’accusatrice ni pour la justice. Il n’est plus temps de me battre contre cela, mais seulement d’être dans ma vérité, dans mon coeur, dans ce qui en moi reste émerveillé d’un rayon de soleil à l’aube, d’un sourire, d’un moment de bonheur partagé.

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